samedi 21 mai 2016

Fanzones et sécurité : le choix et simple.


Le directeur général de la sécurité intérieure, Patrick Calvar, a déclaré lors de son audition du 10 mai   devant la commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale : « La France est aujourd’hui, clairement, le pays le plus menacé. » On s'en doutait, mais cette parole d'un tel responsable est on ne peut plus importante.

Patrick Calvar prévient, ensuite, qu'après le mode commandos et kamikazes de 2015, le risque est élevé d’une « campagne terroriste caractérisée par le dépôt d’engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d’action étant multiplié pour créer un climat de panique ».

Le gouvernement est prévenu, alors même que la compétition de l'Euro de football va bientôt commencée.

Le Gouvernement a maintenu cette compétition, malgré le risque déjà déterminé comme élevé et c'est bien ! En effet, il est important que " l'Etat islamique " et les terroristes qui pourraient s'en réclamer comprennent que la France se sent capable de protéger ses concitoyens et qu'elle ne cède pas à la peur : la compétition doit avoir lieu.

Pour ce qui est des " fanzones ", il en va tout autrement : la compétition peut se dérouler sans elles et aucun spectateur intéressé ne sera privé de compétition puisqu'elle pourra être suivie par chacun à la télévision. 
Il serait donc inacceptable de prendre deux risques très graves et très probables, aux seules fin de permettre des rassemblements qui manifestent seulement le plaisir d'être ensemble et, comme on le dit habituellement, de " communier " dans la ferveur. 
Le premier risque est celui d'avoir de très nombreuses victimes à l'occasion de carnages insupportables. Non seulement, cela bouleverserait notre pays mais cela donnerait une occasion de victoire aux terroristes. 
Le deuxième risque est celui de l'usure des forces de l'ordre déjà épuisées par toutes les mesures de sécurité dues à Sentinelle et à toutes les grèves qui se terminent par des actions violentes.

Distinguer un événement international du plaisir personnel d'une petite partie de la population est un argument que le Gouvernement se doit de faire, même si cela doit lui faire perdre des voix aux prochaines élections.

Mais, si des attentats avaient lieu pendant la compétition, alors qu'il avait pris toutes les mesures nécessaires, cela ne devrait pas lui faire perdre de voix.
A l'inverse, des attentats dans des fanzones seraient, rétrospectivement, mis au compte de l'erreur d'analyse du Gouvernement.

Mais, ce qui doit prioritairement guider le Gouvernement, c'est la sécurité de ses concitoyens et non des calculs électoraux : les fanzones doivent être interdites cette année.


vendredi 18 mars 2016

Les médias et le cardinal Barbarin

Tout d’abord, que ce soit clair, les actes pédophiles me sont insupportables et sont inadmissibles, encore plus de la part de personnes en charges d’enfants, encore plus de la part de prêtres. C’est une douleur pour le chrétien que je suis, tout autant que pour les autres chrétiens : première et plus grande douleur pour ces enfants blessés à vie, douleur aussi pour mon Eglise dont les médias relèvent presque toujours les fautes sans relever suffisamment les beautés (et Dieu sait s’il y en a !), douleur également pour le cardinal Barbarin qui ne me semble pas devoir connaître un tel traitement médiatique dans les conditions actuelles de la connaissance des faits et avant même que la justice ait statué.

Ce billet n’a pas pour objectif de minimiser la gravité des actes de pédophilie commis par des prêtres. Non, je m’interroge seulement sur ce que j’entends à la radio concernant le cardinal Barbarin : je livre ici, seulement, la manière dont j’analyse l’action des médias.

Je prends un risque puisque l’association « La parole libérée » qui a dévoilé ces affaires, annonce qu’elle en dévoilera d’autres. Ce n’est qu’avec les éléments débattus aujourd’hui 18 mars que je rédige ce billet. Je le fais car je n’apprécie pas ce traitement médiatique et parce que je pense que beaucoup de chrétiens pensent comme moi, mais n’osent pas en parler et en souffrent donc.

Je ressens dans le traitement de ces affaires de l’acharnement médiatique à l’encontre du cardinal Barbarin et de l’Eglise. Acharnement veut dire excès et, pourquoi pas, erreur.

Tout d'abord, il faut clamer que le cardinal Barbarin n'est pas un pédophile. Le clamer car la clameur médiatique est telle que l'on pourrait finir par le croire !

L’Eglise, avec le Pape Benoît XVI, a pris à bras le corps cette question dramatique : le Pape en a eu le courage, il faut le reconnaître, même si certains estiment que ce n’est pas suffisant.

Je vais partir de ce que j’ai entendu à la radio ou à la télévision, en m’en tenant aux éléments les plus importants, tant de choses ayant été dites !

Un prêtre a commis des actes pédophiles avant 1991. Alertée par des rumeurs, sa hiérarchie l’a déplacé et, depuis, il n’a plus commis de tels actes. Si je ne me trompe pas, l’Eglise a pris la décision, depuis, que de tels  actes devaient être dénoncés à la justice et pas traités uniquement en interne. Je note également le terme de « rumeur » : ce n’est pas suffisant, à mon avis pour dénoncer une personne à la justice, mais ce devrait être suffisant pour faire une enquête interne.

Le cardinal Barbarin prend ses fonctions épiscopales à Lyon en 2002. Il aurait appris en 2007, toujours par la rumeur, l’existence des actes de ce prêtre. Après un entretien avec celui-ci, en fonction de l’absence de récidive depuis 16 ans, et faute de toute plainte d’une victime durant toutes ces années, le cardinal décida de le maintenir dans son sacerdoce. Cette décision lui est reprochée. Pour ma part, j’analyse ainsi cette attitude : il y a prescription (selon la presse) et personne n’a déposé de plainte. Est-il envisageable d'envoyer quelqu'un en justice sous ces deux conditions ? Il me semble que non, car la justice n’aurait pas d’éléments pour fonder une action contre ce prêtre.

En 2014, interrogé par une journaliste se faisant passer pour une victime, Monseigneur Barbarin lui conseilla sans détour de saisir la justice. Je me demande pourquoi les médias s’acharnent tant sur le cardinal Barbarin qui, malgré une supercherie, a montré la clarté de sa démarche et sa probité.

Il y a bien d’autres questions soulevées par ce traitement médiatique : pourquoi un tel acharnement ? Quel passif, entre les médias et l’Eglise, entre des « penseurs », des « autorités morales » ou des journalistes et l’Eglise, pourrait en être la cause ? Quel lien avec la « Manif pour tous » ? Je vous invite à lire les deux billets suivants :

-         http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/03/16/mgr-barbarin-cible-politique-5775404.html.

L’histoire récente nous a montré d’autres erreurs médiatiques sur ces questions. Elles ont fait souffrir énormément les personnes mises en cause.


Aujourd’hui, c’est le cardinal Barbarin qui est dans la tourmente. Compte tenu de l’analyse ci-dessus, je souhaiterais pouvoir lui dire mon soutien et ma confiance : Monseigneur, je vous soutiens dans mes prières !

PS sur l'image de l'Eglise en France.

De l'histoire de l'Eglise, dans le public et les médias, on ne retient que des périodes tristes et négatives. A croire que les chrétiens de France n'ont rien fait de bon et de beau tout au long de l'histoire de France, alors que les Français étaient essentiellement chrétiens ! 

En fait, il apparaît nettement que, pour beaucoup, la belle et merveilleuse histoire de France ne commence qu'avec la révolution de 1789. C'est une forme de parricide, non ? Tout ce que nos anciens ont fait, apporté et construit en France pendant plusieurs siècles ne peut être que mauvais car c'était un pays chrétien !

Encore faudrait-il être sûr que les références historiques et journalistiques d'aujourd'hui soient de qualité. Quand je vois les critiques péremptoires sur les croisades, sur l'Inquisition, sur les guerres de religion, je me demande si ceux qui les font en public ont bien étudié ces périodes historiques : en effet, des historiens savent montrer combien l'histoire officielle est orientée de manière anti-catholique, mais leurs voix sont étouffées car ils ne sont pas politiquement et historiquement corrects. Naturellement, cette histoire très orientée est inscrite depuis des décennies dans les manuels d'histoire : ceux qui ne font pas d'autres recherches sont donc formatés dès le collège.

Qu'il y ait eu des périodes sombres dans l'histoire de l'Eglise est évident : comme le dit le titre d'un livre, "l'Eglise [est] au risque de l'histoire", je dirais au risque des hommes. Oui, l'Eglise est faite d'hommes et de femmes identiques aux autres, se débattant avec leurs penchants bons et mauvais.

Mais qu'il y a eu et qu'il y a de belles choses dans la France avant la révolution de 1789 ! C'est au sein de l'Eglise que des hommes et des femmes ont créé les hôpitaux et les écoles, ce sont les moines qui ont su rendre fertiles de nombreuses régions, ce sont toutes les œuvres dites de charité (protection des enfants, des jeunes filles, des femmes, des pauvres, ...) : on pourrait en écrire un livre des merveilles ! 

Et aujourd'hui, si Mère Térésa, l'abbé Pierre, sœur Emmanuelle ont crevé les écrans, combien d'autres Mères Térésa, abbés Pierre et sœurs Emmanuelle sont à l'oeuvre, inconnus des médias, donc inconnus !

L'Eglise ressemble, de l'extérieur, à une vieille bâtisse, lézardée, aux peintures défraîchies, donc peu avenante. Mais, si vous la connaissiez de l'intérieur, que de beautés, que d'humanité !  

vendredi 19 février 2016

Le Pape et Donald Trump

Les grandes questions et les débats du jour à la radio : " De quoi se mêle le Pape ? ", " Comment se permet-il de juger quelqu'un ? ". Ces débats  se fondent sur cette observation : le Pape a dit que Trump n'est pas chrétien car il veut construire des murs contre les migrants.

Or, voici le texte exact de l'intervention du Pape : " Une personne qui veut construire des murs et encore des murs et non des ponts n'est pas chrétienne. Voter, ne pas voter, je ne m'immisce pas, je dis seulement que ce n'est pas chrétien ".

Pour qui connaît la pensée de l'Eglise, il n'y a pas de doute : le Pape a dit que construire des murs, ce n'est pas chrétien. C'est à dire que c'est l'acte de construire des murs qui n'est pas chrétien, mais pas la personne.

Pourtant, le Pape a bien dit qu'une telle personne n'est pas chrétienne ! Alors ?

Alors, il faut comprendre qu'à l'oral on ne maîtrise pas totalement ce que l'on dit, alors qu'à l'écrit on peut maîtriser et revenir sur un premier jet que l'on veut corriger. Ici, la première phrase du Pape correspond à un jugement, mais la deuxième reprend l'idée en la corrigeant : " ce n'est pas chrétien ", c'est à dire "faire tel acte n'est pas chrétien ". Le Pape n'a pas voulu dire que Trump n'est pas chrétien, il s'est rendu compte que sa première formulation n'était pas la bonne, il l'a donc rectifiée dans la deuxième phrase !

En effet, chacun de ceux qui se disent chrétiens (dont moi) est amené à faire des actes qui ne sont pas chrétiens : dire du mal des autres, voler, mentir, ... Ces actes ne nous empêchent pas d'être chrétiens ! En fait, nous disant chrétiens, nous voulons suivre le Christ (donc ne faire que des actes bons), mais nous avons la forte conscience que nous n'y arrivons pas pour chacun de nos actes.

Cet exemple montre combien les journalistes ont la tendance de rapporter ce qu'ils entendent ou voient de manière à faire le " buzz " :

- je n'en ai entendu aucun parler de la deuxième phrase, elle est pourtant fondamentale ;
- certains ont dit avec mépris que distinguer les actes des personnes est jésuite, mais c'est faire preuve d'une déficience intellectuelle que de ne pas savoir faire cette différence.

La radio est puissante car elle donne une audience immense à telle ou telle personne qui s'y exprime. C'est une puissance à dompter !


samedi 2 janvier 2016

Dieu existe, simple démonstration scientifique

Selon « Catholix // reloaded », de Frédéric Guillot (éditions du Cerf).

Ce livre m’a passionné et je compte en présenter quelques aspects dans mon blog, par articles successifs !

1 – Tout n’a pas une cause

Si tous les êtres avaient une cause, ils seraient tous dépendants. Tous tiendraient leur existence d’un autre être, qui lui-même la tiendrait d’un autre, et ainsi de suite indéfiniment. Mais dans ces conditions, il est aisé de voir qu’aucun être n’aurait jamais existé.

C’est donc l’inverse qui est vrai : il existe au moins un être qui n’a pas de cause. Pour que l’existence puisse être transmise, il faut d’abord qu’un être la possède réellement, sans l’avoir lui-même reçue.

2 – Le temps dans lequel nous vivons a commencé un jour.

Peut-on envisager qu’il n’y a pas eu de commencement du temps ?

Si le temps avant nous, aujourd’hui, était infini, alors ce temps ne serait jamais arrivé à nous.

Prenons l’exemple opposé, celui d’une ligne droite dont on connaît le début et qui va jusqu’à l’infini : on sait que l’on ne pourra jamais arriver au bout de cette droite, car aussi loin que l’on aille on pourra encore ajouter une autre longueur qui ira encore plus loin, et cela de manière incessante (on n’a jamais fini d’arriver à l’infini !).

Il en est de même en sens inverse. Du fait même que nous existions aujourd’hui et que nous soyons présents dans notre espace – temps, cela veut dire que le temps ne provient pas de l’infini, sinon il ne serait jamais arrivé à nous.

Donc le temps dans lequel nous vivons a eu un commencement : il s’agit d’un commencement radical, c'est-à-dire d’un commencement sans cause temporelle qui le précède.

3 – Des choses nécessaires et des choses contingentes.

Les choses nécessaires ne peuvent pas ne pas être, il est même impossible de concevoir qu’elles soient de manière différente. C’est le cas de 1 + 1 = 2. Il est inconcevable que 1 + 1 ne fasse pas 2.

Les choses contingentes auraient pu ne pas être : « je suis barbu », mais j’aurais pu me raser et ne pas l’être. Le chêne, devant moi, aurait pu ne pas être : il a fallu un gland qui tombe à cet endroit, de la terre favorable, un climat adéquat.

Les faits nécessaires n’ont pas d’explication extérieure à eux-mêmes, ils n’en ont pas besoin. Les faits mathématiques et les faits logiques sont nécessaires : on ne voit pas comment ils auraient pu être autrement.

Les choses contingentes ont toujours une explication extérieure à elles-mêmes (voir la barbe et le chêne).

L’univers lui-même est contingent : il aurait pu être différent. Nous savons, en effet, qu’une vingtaine de constantes universelles – telle la constante de Planck, la charge d’un électron, … - en ont défini le développement précis et si l’une de ces constantes avait été, ne serait-ce que très peu, différente, l’univers n’aurait pu se développer comme il l’a fait et comme il continue à se développer.

Si l’on considère les choses contingentes, elles sont toutes causées par une autre chose contingente. En remontant au début du temps, la première chose contingente doit avoir reçu son existence d’une chose qui ne l’est pas (sinon, cela n’aurait pas été le début du temps) : cette première chose contingente ne peut avoir qu’une explication extérieure. Extérieure à notre espace – temps, sinon cette chose extérieure aurait reçu le temps avant le commencement du temps (ce qui est contradictoire), et elle aurait reçu la matière … qui en ferait une chose de notre univers (ce qui est également contradictoire).

Cette dernière constatation démontre que la cause de toute réalité matérielle ne peut être matérielle.

Conclusion : notre univers spatio-temporel a nécessairement été créé et n’a pu l’être que par un être hors du temps et hors de l’espace, sinon il aurait été contingent et ne pourrait être la cause de l’univers

Or, nous connaissons trois sortes d’êtres : les choses physiques, les abstractions et les esprits.
Cet être n’est pas physique (matériel), comme nous l’avons vu.
Les idées n’ont pas de pouvoir causal.
Donc la première cause est un esprit. Nous pouvons l’appeler, selon toutes les traditions culturelles, « Dieu ».

Mais quel Dieu ? A voir dans la suite de mon blog !