Nouveau ministre de l’Education nationale, nouvelle réforme.
C’est habituel. C’est légitime …
Certes, je n’ai pas réussi à trouver le projet de texte de
Najat Vallaud-Belkacem, mais le Figaro indique qu’il fait la part belle à un
jargon « pédagogiste » ravivé.
Dans mon livre
« Un peu de bon sens à l’école », j’ai déjà dénoncé ce
pédagogisme inspiré par Jean-Jacques Rousseau et par les travaux de
psychologues et de comportementalistes américains. Ces pédagogues dits « progressistes »
sont partis du principe que la transmission des connaissances par le professeur
n'était que la reproduction de schémas archaïques qui enfermaient l'élève.
Celui-ci devait être « créateur de son savoir », et le pédagogue un « accompagnateur ».
Tous, nous connaissons l’échec actuel de l’école en France.
Voici
quelques exemples de ce jargon :
-
on ne parle pas d’apprendre à nager mais d’ « apprendre à se
déplacer de façon autonome dans un milieu aquatique, profond et standardisé »,
-
on n’apprendra plus à courir mais à « créer de la vitesse ».
-
pour la 6e,
l’objectif, c’est de poser une question : « Quelle
dévolution du pouvoir dans sa réalité et dans son discours ». Moi,
je veux bien : pour des élèves de 6e, faut le faire !
-
pour la 2de :
« Il faut mettre en œuvre une approche
synthétique, conceptuelle et problématisée ». Comprenne qui
pourra !
-
en 1e :
« Mettre l’accent sur la dimension heuristique des
objets historiques ». Je ne sais pas de quoi il est question !
Ces
terminologies pompeuses, voire absconses, nous montrent où mène l’expertise des
experts patentés de l’Education nationale. Quand on a leur niveau d’expertise,
il n’est pas envisageable de dire des choses simples et de bon sens, avec des
mots communs. Il faut, à l’évidence,
qu’ils inventent de nouvelles idées, de nouveaux concepts pour conserver leur
titre d’expert, quand bien même ces idées et ces concepts sont stupides ou
manquent de bon sens.
Ce
jargon ne peut être qu’une source d’inquiétude pour qui souhaite que
l’Education nationale redevienne efficace et réponde à sa mission fondamentale
d’instruire les élèves. Ce jargon ne peut que produire des méthodes
pédagogiques désastreuses.
Il
est étonnant qu’un ministre accepte encore cela, alors même que les enquêtes
Pisa, depuis de nombreuses années, montrent le recul de la France en matière de
scolarité.
Madame
le ministre, UN PEU DE BON SENS A L’EDUCATION NATIONALE, s’il vous
plaît !!!
Sinon, Molière va se retourner dans sa tombe en s'écriant : " A quoi ça sert que j'ai écrit Les précieuses ridicules ? "