Selon « Catholix // reloaded », de Frédéric
Guillot (éditions du Cerf).
Ce livre m’a passionné et je compte en présenter quelques
aspects dans mon blog, par articles successifs !
1 – Tout n’a pas
une cause
Si tous les êtres avaient une cause, ils seraient tous dépendants.
Tous tiendraient leur existence d’un autre être, qui lui-même la tiendrait d’un
autre, et ainsi de suite indéfiniment. Mais dans ces conditions, il est aisé de
voir qu’aucun être n’aurait jamais existé.
C’est donc l’inverse qui est vrai : il existe au moins
un être qui n’a pas de cause. Pour que l’existence puisse être transmise, il
faut d’abord qu’un être la possède réellement, sans l’avoir lui-même reçue.
2 – Le temps dans
lequel nous vivons a commencé un jour.
Peut-on envisager qu’il n’y a pas eu de commencement du temps ?
Si le temps avant nous, aujourd’hui, était infini, alors ce
temps ne serait jamais arrivé à nous.
Prenons l’exemple opposé, celui d’une ligne droite dont on
connaît le début et qui va jusqu’à l’infini : on sait que l’on ne pourra
jamais arriver au bout de cette droite, car aussi loin que l’on aille on pourra
encore ajouter une autre longueur qui ira encore plus loin, et cela de manière incessante
(on n’a jamais fini d’arriver à l’infini !).
Il en est de même en sens inverse. Du fait même que nous
existions aujourd’hui et que nous soyons présents dans notre espace – temps,
cela veut dire que le temps ne provient pas de l’infini, sinon il ne serait
jamais arrivé à nous.
Donc le temps dans lequel nous vivons a eu un commencement :
il s’agit d’un commencement radical, c'est-à-dire d’un commencement sans cause
temporelle qui le précède.
3 – Des choses
nécessaires et des choses contingentes.
Les choses nécessaires ne peuvent pas ne pas être, il est même
impossible de concevoir qu’elles soient de manière différente. C’est le cas de
1 + 1 = 2. Il est inconcevable que 1 + 1 ne fasse pas 2.
Les choses contingentes auraient pu ne pas être : « je
suis barbu », mais j’aurais pu me raser et ne pas l’être. Le chêne, devant
moi, aurait pu ne pas être : il a fallu un gland qui tombe à cet endroit, de
la terre favorable, un climat adéquat.
Les faits nécessaires n’ont pas d’explication extérieure
à eux-mêmes, ils n’en ont pas besoin. Les faits mathématiques et les faits
logiques sont nécessaires : on ne voit pas comment ils auraient pu être
autrement.
Les choses contingentes ont toujours une explication extérieure à elles-mêmes (voir la barbe
et le chêne).
L’univers lui-même est contingent : il aurait pu être
différent. Nous savons, en effet, qu’une vingtaine de constantes universelles –
telle la constante de Planck, la charge d’un électron, … - en ont défini le
développement précis et si l’une de ces constantes avait été, ne serait-ce que
très peu, différente, l’univers n’aurait pu se développer comme il l’a fait et
comme il continue à se développer.
Si l’on considère les choses contingentes, elles sont toutes
causées par une autre chose contingente. En remontant au début du temps, la
première chose contingente doit avoir reçu son existence d’une chose qui ne l’est
pas (sinon, cela n’aurait pas été le début du temps) : cette première
chose contingente ne peut avoir qu’une explication extérieure. Extérieure à
notre espace – temps, sinon cette chose extérieure aurait reçu le temps avant
le commencement du temps (ce qui est contradictoire), et elle aurait reçu la
matière … qui en ferait une chose de notre univers (ce qui est également
contradictoire).
Cette dernière constatation démontre que la cause de toute
réalité matérielle ne peut être matérielle.
Conclusion : notre univers spatio-temporel a
nécessairement été créé et n’a pu l’être que par un être hors du temps et hors
de l’espace, sinon il aurait été contingent et ne pourrait être la cause de l’univers
Or, nous connaissons trois sortes d’êtres : les choses
physiques, les abstractions et les esprits.
Cet être n’est pas physique (matériel), comme nous l’avons
vu.
Les idées n’ont pas de pouvoir causal.
Donc la première cause est un esprit. Nous pouvons l’appeler,
selon toutes les traditions culturelles, « Dieu ».
Mais quel Dieu ? A voir dans la suite de mon blog !