jeudi 16 août 2018

De la force spatiale américaine et de la stabilité du monde

Le Président américain, Donald Trump, vient de décider de la création d'une force spatiale américaine.

1/ Un monde très conflictuel
Certes, la décision de Donald Trump peut se comprendre dans l'état actuel du monde : les conflits de toutes sortes (économiques, territoriaux, idéologiques, ...), les alliances de circonstances ou non, les guerres asymétriques ou non sont répandus sur toute la surface du globe.

2/ Un monde en réarmement
Dans ces circonstances, on observe un réarmement de très nombreuses nations à des niveaux de plus en plus élevés. Trois exemples :
- le nombre de pays ayant des sous-marins ne cesse de croître , en particulier chez des nations qui n'en avaient jamais eu l'usage et la capacité, alors que l'arme sous-marine demande une compétence exceptionnelle et qu'elle représente une menace très importante. ;
- les pays possédant l'arme nucléaire ou proches de la posséder n'ont cessé d'augmenter depuis la chute de l'empire soviétique, à l'encontre du traité international de non prolifération (TNP) signé en 1968. Le TNP stipule que les États dotés de l'arme nucléaire ayant fait exploser un engin nucléaire avant le 1er janvier 1967 (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine) s'engagent à ne pas aider un autre pays à acquérir des armes nucléaires, et que les autres États s'engagent à ne pas fabriquer d'armes nucléaires et à ne pas essayer de s'en procurer. Aujourd'hui, cependant, Israël, le Pakistan, l'Inde et la Corée du nord en sont pourvus, alors que l'Iran est à la veille de pouvoir posséder cette arme ;
- compte tenu du redéploiement des forces maritimes et aériennes russes sur l'Atlantique et la Baltique, les USA viennent de recréer la deuxième flotte US en Atlantique (qui avait été dissoute en 2011).

3/ Une obligation pour les États d'avoir les capacités de se défendre
Dans ce monde belligène, il est de la responsabilité des gouvernants d'assurer la sécurité de leur nation et donc de posséder une armée à hauteur des menaces qui les concernent.
Cela, selon le proverbe romain : « Si vis pacem, para bellum » (« Si tu veux la paix, prépare la guerre »).
Notons que ce proverbe n'incite pas à la guerre, mais favorise la légitime défense.

4/ Des organisation internationales prolifiques
Dans notre monde d'aujourd'hui, où chaque État peut avoir des liens ou des litiges avec n'importe lequel autre et non plus avec ses seuls voisins, la nécessité d'une régulation internationale et mondiale devient de plus en plus nécessaire.
Après la SDN (Société des nations, 1919), ce fut l'ONU (1942). Les différentes organisations (la plupart filiales de l'ONU) sont devenues très nombreuses, preuve de la nécessité de cette régulation internationale.
En voici quelques unes des plus connues, à titre d'exemples :
Cour pénale internationale, <conseil mondial pour la paix, Cours internationale de justice, Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, Organisation mondiale de la santé (OMS), Programme alimentaire mondial, Fonds monétaire international, Organisation de l'aviation civile internationale, Union internationale des télécommunicaions, Organisation maritime internationale, organisation météorologique mondiale, Organisation mondiale du commerce (OMC), ...
Cette prolifération d'organismes à vocation mondiale est très positive car elle marque la recherche d'un fonctionnement apaisé du monde. Pourtant, on remarque que, malgré toutes ces organisations, le monde est de plus en plus conflictuel.

5/ Un autre traité relatif à l'espace
Un projet de « Traité sur la Prévention du placement d’armes dans l’espace et de la menace ou de l’usage de la force contre des objets dans l’espace » (PPWT pour Treaty on the Prevention of the Placement of Weapons in Outer Space, the Threat or Use of Force against Outer Space Objects) a été mis sur la table par la Russie et la Chine en 2008 : il interdit la mise en orbite d’armes nucléaires et tout autre type d’armes de destruction massive ainsi que l’utilisation de la Lune à des fins guerrières.

Voilà un traité apparemment positif.
Mais, les Américains n'ont jamais voulu signer ce traité car Russes et Chinois ne cessent de développer des armes de destruction de satellites, ce qui n'est pas cohérent avec le but affiché du PPWT !

6/ De la responsabilité des gouvernants
La régulation internationale est de la responsabilité des chefs d’État, et la réussite ou l'échec des actions de ces organisations est à mettre au compte des chefs d’État.

On ne peut que constater que les chefs d’État n'exercent pas correctement cette responsabilité !
La conscience qu'ils ont de la façon dont le monde pourrait évoluer vers une terre commune et partagée est loin d'être suffisante : les intérêts particuliers des États priment sur le bien commun à l'échelle du monde.

La décision de Donald Trump est donc tout à la fois compréhensible (menaces en provenance de la Russie et de la Chine) et regrettable : si la première puissance du monde n'a pas le courage d'agir plus pour une régulation du monde que pour ses propres intérêts, le monde ne peut que courir vers un avenir plus dangereux.

7/ De l’Église et des affaires du monde
Dans sa doctrine sociale, l’Église établit plusieurs principes qui devraient régir les relations internationales :

- la « Destination universelle des biens » (les biens que nous offrent le monde et l'intelligence des hommes ont vocation à être partagés pour améliorer la condition de tous) ;
- le « Bien commun », vision des relations humaines et étatiques fondées sur la recherche d'un bien, dans chaque affaire du monde, qui soit un bien pour tous, et non une confrontation d'intérêts particuliers ;
- la nécessité d'organisme internationaux et supra-nationaux ayant de réels pouvoirs pour établir des relations justes pour tous.

Ces principes universels et recevables par toutes les cultures pourraient éclairer les dirigeants du monde pour le plus grand bien de tous !

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